Charles Enel

Né le 14 juillet 1880 à Mirecourt, Charles Enel fait son apprentissage dans les ateliers de sa ville natale et, son diplôme d’ouvrier d’état en poche, part pour Paris. Son début de carrière est fulgurant : il travaille d’abord avec Auguste Deroux, puis part poursuivre son apprentissage à Genève (Bertherat), Lyon, de nouveau Paris (Eugène Marchand), Linz en Autriche, Augsbourg, Stuttgart et enfin chez Vidoudez à Genève. C’est là qu’il est repéré par une des plus prestigieuses Maison française, Silvestre et Maucotel.
En 1909, à tout juste 29 ans, il ouvre son premier atelier rue de Cléry, non loin de celui du grand archetier Arthur Vigneron, son cousin. Charles Enel s’installe deux ans plus tard au 48, rue de Rome. Mobilisé et épargné par la guerre, il développe fortement son activité à partir de 1918. Il copie avec talent les plus grands auteurs italiens du XVIIIe siècle et construit près de 220 violons, environ 30 violoncelles et quelques altos. Les bois sont toujours très bien choisis, ses vernis d’un beau rouge transparent sont parfois un peu craquelés. Son neveu Pierre Enel le rejoint en 1920 pour le seconder dans la très haute restauration.
Charles Enel sera vice-président du Groupement des Luthiers et Archetiers d’Art de France (GLAAF) en 1947, expert auprès du Tribunal de Commerce de la Seine dans la spécialité des instruments du quatuor en 1948, et membre fondateur de l’Entente Internationale des Luthiers et Archetiers (EILA) en 1949.
La Maison Enel est alors une des plus importantes de France, avec les maisons Maucotel et Deschamps, Jombart, Dupuy, Vatelot… Au décès de Charles Enel le 14 août 1954, Frédéric Boyer, devenu son principal collaborateur et héritier spirituel, poursuit seul la gestion de l’atelier. La maison Boyer est aujourd’hui établie au 39, rue de Liège.

Photo : www.boyerlutherie.com

Instruments T&V

  • Un violoncelle, un alto et deux violons prêtés par Dominique Enel depuis 2015