Camille de Tredern

Passionnée par la musique dès son plus jeune âge, Camille de Tredern se lance à corps perdu dans l’apprentissage du piano. Au collège, déjà tentée par les métiers manuels, elle rêve de construire… des pianos. C’est un peu plus tard, à l’école Boulle, qu’elle découvre la lutherie au contact d’une amie violoniste. Une révélation, qui la mène à l’école de Mirecourt, d’où elle sort diplômée avec les félicitations du jury en 2014.

Camille prend alors le temps d’aller à la rencontre de luthiers fabricants expérimentés, pour apprendre encore à leur contact. Ses premiers stages la mènent chez Bruno Dreux à Orléans et Paul Noulet à Limoges. Elle commence à faire des remplacements, puis assiste de nombreux luthiers, notamment Charles Coquet à Paris.

Elle s’installe en 2019 dans son propre atelier aux Andelys, près de Rouen, pour développer sa clientèle. Elle continue de collaborer avec différents autres luthiers, en France et en Europe, sur des projets de fabrication. Multipliant les échanges, elle pose parfois ses outils et ses projets dans l’atelier d’un de ses collègues pour établir un dialogue « sur l’instrument », comme avec Jean-Louis Prochasson à Tours. Elle travaille régulièrement pour Patrick Robin et Paul Belin, notamment.

« Mes instruments sont le fruit de l’imprégnation d’un héritage très riche, légué par des dizaines de générations de luthiers à travers leurs instruments, outils, notes, livres… Mon travail est nourri par ces siècles de recherches et de créativité, mais aussi par mes rencontres toujours plus nombreuses avec mes collègues. Je ressens d’autant plus cette transmission que mon parcours m’a amenée à travailler avec un grand nombre de luthiers fabricants. La matière issue de tous ces échanges m’offre une palette d’une richesse infinie pour alimenter la création à travers un autre matériau, le bois, dans la recherche d’idéaux sonores. »

« Je suis très heureuse d’avoir été choisie pour construire un violoncelle avec Jean-Louis Prochasson, en résidence à la Maison T&V. Ce lieu établit des ponts entre luthiers et musiciens, ce qui permet de s’affranchir des relations mercantiles. C’est assez rare. Et c’est un espace dynamique, on y produit, on se parle, il favorise toutes sortes de rencontres professionnelles, ce qui nourrit notre métier. 

Instrument T&V