Dominique Enel

Le Docteur Dominique Enel a choisi de prêter à Talents & Violon’celles quatre instruments construits par son grand-père, le célèbre luthier français Charles Enel. Parmi eux, un superbe violoncelle de 1924. Il nous raconte la rencontre de deux projets faits pour s’accorder…

« Mon père, Jacques Enel, a réuni un quatuor d’instruments créés entre 1923 et 1930 par mon grand-père Charles Enel dans son atelier du 48 rue de Rome : deux violons, un alto et un violoncelle témoignant de la parfaite maîtrise du luthier dans son art et participant ainsi à la renommée de l’école de lutherie française de ce début du XXe siècle.
Violoniste amateur, j’ai eu avec mes frères le bonheur de jouer dès mon plus jeune âge sur ces « enfants d’atelier » que rien ne disposait pourtant à être rassemblés, si ce n’est l’homogénéité de leur facture, leur période de production, et le souci d’une conservation confidentielle d’un patrimoine artistique familial.
Dans les années 1990, avec un groupe d’amis musiciens, j’ai pu éprouver leur qualité dans les quintettes de Brahms et de Chostakovitch. Pour ne pas laisser leur voix s’éteindre plus longtemps dans leur boîte, l’idée d’un prêt à des musiciens en mal d’instruments de qualité s’est progressivement imposée. Débute alors une longue période de contacts, d’encouragements… L’idée est originale, elle intéresse, mais je ne parviens pas à trouver de structure véritablement fiable ni d’engagement humain.
Il aura fallu une discussion fortuite avec l’archetier Alain Hérou pour entrer très rapidement en relation avec Raphaël Pidoux. L’enthousiasme de Raphaël et son excellence musicale ont suffit à me convaincre de l’originalité de l’initiative portée par Talents & Violon’celles et de sa parfaite convergence avec mon idée. La démarche aboutie de réunir la lutherie, des instruments orphelins et de jeunes musiciens talentueux a motivé mon adhésion pleine et entière au projet. »