Famille CHANOT-CHARDON

Joseph Chanot (vers 1760-1830) est considéré comme le premier luthier de la famille, originaire de Mirecourt. Pour nourrir ses douze enfants, il est à la fois vigneron et commerçant et n’exerce pas son art à plein temps. Deux de ses fils, François et Georges, se consacreront à la lutherie.

François dit Francis Chanot (1788-1823) se lance dans une carrière militaire, stoppée pour raisons politiques vers 1815. Cet devient ingénieur de la marine se tourne alors vers la lutherie. Il met à profit ses connaissances physiques et technique pour améliorer les principes traditionnels de construction du violon en utilisant des méthodes scientifiques. Malgré les éloges de ses pairs, il ne parvient pas à imposer son nouveau « violon-guitare », breveté en 1817. Il aura pour assistant Jean-Baptiste Vuillaume.

Georges Chanot (1801-1873 ou 1883) commence sa carrière auprès de son père mais décide rapidement de rejoindre son frère François à Paris. Il assiste divers maîtres parisiens, notamment Charles-François Gand, et fonde son propre atelier en 1823. D’abord influencé par l’école française, il commence vers 1830 une production inspirée d’Amati, Stradivari et Guianeri, achetant des instruments anciens et gagnant ainsi une réputation de grand connaisseur de l’école italienne. Il est l’un des meilleurs et des plus performants luthiers de l’école française au XIXesiècle, dont la réputation de maître, de réparateur, d’expert averti et de marchand est bien établie. Vers 1870, Georges Chanot se retire, laissant son entreprise à Marie-Joseph Chardon (1843- ?), le fils qu’il a eu avec Antoinette Chardon et qu’il a formé. Le fils de Marie-Joseph, Georges Chardon (1870- ?), apprend à son tour le métier avec son père, avec lequel il s’associe en 1896. Après lui, la dynastie des Chardon continue : André et Joséphine Chardon dirigent ensemble l’entreprise en 1949, Joséphine Chardon la dirige seule en 1963.

Une autre lignée de luthiers est fondée en Angleterre par les deux fils issus du mariage de Georges Chanot avec Florentine Démolliens, elle-même luthière : Georges Adolphe, l’aîné, et Georges III.

Georges Adolphe Chanot travaille chez son père avant de s’établir à Manchester en 1879.

Georges Chanot III acquiert une solide renommée parmi les luthiers londoniens et compte parmi ses clients des violonistes célèbres tels que Joseph Joachim, August Wilhelmj et Henryk Wieniawski. Il remporte de nombreux prix lors d’expositions britanniques et, en 1878, il est même le seul luthier “anglais” à recevoir une médaille à Paris. Ses fils deviennent des maîtres à sa suite, toujours en Angleterre : Joseph Anthony reprend l’atelier de son père, Frederick William est à la fois luthier et éditeur de musique.

Sources :

  • corilon.com
  • viaductviolins.com
  • La lutherie et les luthiers, Antoine Vidal, Paris, Maison Quantin, 1889, www.luthiers-mirecourt.com
  • Dictionnaire des Luthiers anciens et modernes, Henri Poidras, Rouen, 1924.
  • Les ancêtres du violon et du violoncelle, les luthiers et les fabricants d’archet, Laurent Grillet, Paris, C. Schmid, 1901.

Instrument T&V

  • Violon
  • Prêté depuis juillet 2021 par Patricia Ruf