Jérôme THIBOUVILLE-LAMY

La famille Thibouville est une des plus anciennes du département de l’Eure et son origine remonte à Guillaume le Conquérant. Dans le courant du XVIesiècle, un nommé Jean Thibouville, tourneur sur bois, arrive à la Couture-Boussey (Eure). Il s’y établit et commence la fabrication de petits flûteaux pour les enfants. C’est le début d’une grande industrie dont font mention les archives d’Évreux. Peu à peu, cette fabrication se développe, d’abord avec des flûtes en buis, puis en cuivre, enfin des hautbois, des petites flûtes et des musettes.

Bien plus tard, une fabrique d’instruments à cordes est fondée puis développée à Mirecourt par Alexis Husson (1729-1784), Henri Husson (1760-1842), François Husson (1788-1854), Claude-Charles Husson (1811-1893), Charles-Louis Buthod (1810-1889). Martin Thibouville (dont le lien avec les Husson et Buthod n’est pas explicité par les biographes), grand-père de Jérôme Thibouville, s’établit à Paris en 1813 et crée une manufacture d’instruments de cuivre.

Par la suite, probablement vers 1867, les différentes branches de facture instrumentale sont réunies sous le nom « Thibouville-Lamy » et sont développées y compris à l’international par Jérôme Thibouville (né en 1833 à La Couture, Mirecourt – ?), connu comme un manufacturier de talent. Il s’associe en 1889 avec Alexandre-Alfred Acoulon, « dont le sens artistique et la haute intelligence contribuèrent si grandement à sa prospérité » (violindocs.com). Ce dernier dirige la Maison de 1896 à 1908.

Alexandre-Alfred Acoulon s’associe alors avec Hugues-Emile Blondelet, dont il avait apprécié depuis longtemps les grandes qualités de travail et de méthode, et en 1913 avec son fils Alfred-Etienne Acoulon. Les trois associés dirigent la Maison Jérôme Thibouville-Lamy de 1913 à 1928. « Les trois membres actifs, actuellement à la tête de la Maison (…), font honneur à sa tradition en lui donnant un développement, une prospérité et une puissance de fabrication qui étendent son renom dans le monde entier » (Poidras).

Après le décès d’Hugues-Emile Blondelet en 1928, Acoulon père s’occupe de l’administatif, Acoulon fils est responsable des usines et de la direction commerciale. L’entreprise est encore active dans les années 1950.

Sources :

• www.violindocs.com

• Dictionnaire des Luthiers anciens et modernes, Henri Poidras, Rouen, 1924.

• La Lutherie Lorraine et Française, Albert JacquotParis, Librairie Fischbacher, 1912.

• Dictionnaire Universel des LuthiersRené Vannes, Bruxelles, 1951.

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